Communiquer avec son chien

Pour l’homme, la communication rime avec la parole et le langage, mais il en va autrement pour les chiens. En effet, ces derniers utilisent plusieurs de leurs sens pour communiquer, et ils perçoivent ainsi des messages souvent incompréhensibles pour leur propriétaire. Pas étonnant que la communication interespèce ne soit pas toujours de tout repos…

Les limites de l’olfaction

L’odorat du chien est incroyablement bien développé. Alors que notre nez comprend 5 millions de cellules olfactives, la truffe canine en compte 40 fois plus, c’est-à-dire environ 200 millions. Cet organe est donc pour lui un puissant moyen de communication qui fonctionne grâce aux phéromones canines, mais aussi à celles des humains. Pour communiquer avec ses semblables, le chien utilise les phéromones dispersées par ses nombreuses glandes. Grâce à ces signaux chimiques, les animaux peuvent savoir qui sont leurs congénères et comprendre leurs messages.

Si les chiens communiquent énormément entre eux au moyen de leur odorat, sachez que celui-ci leur apprend plusieurs choses sur vous. Sans le savoir, l’humain dégage quantité de phéromones porteuses de messages. Ainsi, votre toutou dépiste le sexe, les tendances sociales, le cycle d’ovulation, l’état de santé et l’état émotif des personnes qu’il rencontre, et ce, simplement grâce à leur odeur. Toutefois, comme les propriétaires sont incapables de percevoir les odeurs comme leur chien, ils envoient souvent des messages contradictoires à leur petit compagnon.

Un des exemples courants se produit lors de l’apprentissage de la propreté. Afin de faire disparaître toute trace des petits «accidents», les maîtres emploient de l’eau de Javel, qui contient de l’ammoniac. Mais l’urine est aussi composée d’ammoniac; le chiot pense donc que les endroits javellisés sont tout désignés pour uriner! Un mélange d’eau et de vinaigre sera beaucoup plus efficace dans les circonstances.

L’audition et la vocalisation

En moyenne, l’audition humaine peut détecter des sons de 20 à 20 000 hertz. Grâce à son audition très développée, le chien capte pour sa part des sons de 20 à 58 000 hertz, soit pratiquement trois fois plus de fréquences! De plus, son système de vocalisation est particulièrement bien développé comparativement à celui de son cousin le loup. Pour communiquer, il se sert de plusieurs sons qui n’ont pas toujours la même signification selon certaines variables, entre autres son âge.

Le système de vocalisation canin

Le gémissement: Chez le chiot, le gémissement sert à avertir sa mère de sa position et à demander des soins. Certains individus adultes l’utilisent aussi pour demander des soins à leur propriétaire.

Le cri aigu: Le petit pousse ce genre de cri pour signifier sa détresse ou sa douleur, tandis que l’adulte émet ce genre de son pour exprimer sa soumission.

Le grognement: Autant chez le chiot que chez l’adulte, le grognement sert à montrer sa satisfaction ou la disparition d’un inconfort. L’animal peut aussi grogner lorsqu’il se couche.

Le jappement: Contrairement à l’aboiement, le jappement vient principalement du larynx et non de la cage thoracique. Il se fait entendre à une fréquence plus élevée. Il peut traduire une demande de soins ou une invitation au jeu.

L’aboiement: Il est une menace et sert à prévenir l’autre, à signaler une détresse ou à demander un contact.

Le toussotement: Produit par l’adulte, ce petit son étouffé signale une menace ou une défense. On l’entend dans bien des cas lorsque l’animal regarde par la fenêtre.

Le claquement de dents: Il invite au jeu ou il menace, selon l’attitude de l’animal.

Le halètement: Il peut exprimer de l’anxiété ou tout simplement inviter au jeu.

Le hurlement: Les experts ne savent toujours pas ce que signifie précisément le hurlement du chien, qui se fait souvent entendre à la tombée de la nuit ou au son du tonnerre ou d’un bruit semblable. On appelle le hurlement un son de coordination.

Le grondement: Le chien gronde pour menacer et se défendre.

L’importance du non verbal

Même si la capacité à focaliser du chien est inférieure à la nôtre de 20 % et qu’il perçoit seulement certaines intensités de rouge, de jaune et de violet, il est très sensible aux mouvements, aux mimiques ainsi qu’à leur vitesse d’exécution. Pour saisir ce que nous attendons de lui, le chien va donc au-delà du décodage auditif des mots.

En effet, 55 % de sa compréhension est liée à l’analyse de notre posture, de notre respiration et de nos gestes (le non verbal); 38 % à l’analyse de l’intonation de notre voix, au timbre de celle-ci, à son volume, à son tempo et à son rythme (le paraverbal); et 7 % aux mots prononcés (le verbal).

Notre langage non verbal (corps) et notre langage paraverbal (voix) produisent donc plus d’effet sur notre petit compagnon que les mots utilisés. Prenons par exemple la situation où nous demandons à notre chien de venir vers nous, mais que nous sommes certain qu’il n’obéira pas. De manière inconsciente, notre langage paraverbal combiné à notre langage non verbal indiquera à l’animal que nous ne sommes pas convaincu qu’il viendra, et celui-ci, percevant ce doute, hésitera à venir vers nous.

Le langage non verbal du chien

Avec les autres animaux comme avec les humains, les chiens prennent des postures très précises pour se faire comprendre. Afin de connaître les intentions de votre chien, observez donc ses oreilles, sa queue (position et mouvements), son pelage (est-il hérissé?) et sa posture.

  • Tout son corps est détendu, et son regard est calme: il est détendu.
  • Il penche la tête sur le côté, ses oreilles sont droites sur sa tête, sa queue est haute: il est curieux.
  • Il s’étire de tout son long et bat de la queue à vos pieds: il est content de vous voir et vous aime!
  • L’avant de son corps est aplati au sol. Il bat frénétiquement de la queue et sautille un peu sur place: il veut jouer!
  • Sa queue forme une ligne droite avec son dos, ses oreilles sont tendues vers l’avant et son regard est fixé sur un point précis: il est alerte!
  • Ses oreilles sont complètement rabattues sur sa tête et sa queue est entre ses pattes: il est anxieux.
  • Ses oreilles sont droites et elles pointent vers l’avant, sa queue est tendue vers le haut et le poil de son dos est hérissé: il est méfiant.
  • Tout son corps est tendu, ses oreilles sont droites, son poil est hérissé et il montre les crocs en grognant: il est agressif.